Avec l'augmentation de l'espérance de vie, le soutien aux parents âgés devient essentiel. Beaucoup d'enfants se dévouent au quotidien pour aider leurs parents, passant souvent des heures à s'en occuper. Le statut d'aidant familial, reconnu par le Code de l’action sociale et des familles, ouvre la voie à divers droits et soutiens, mais qu'en est-il lors de la succession ?
Une reconnaissance légale, mais des droits limités en succession
À la mort d'un parent en perte d'autonomie, l'enfant aidant ne bénéficie pas d’un avantage légal en matière d’héritage par rapport à ses frères et sœurs. Chaque héritier reçoit la même part selon les règles de la succession, étant réservataire. Afin de compenser l'énergie et le temps investis, une bonne communication entre héritiers est primordiale. Il est conseillé de faire appel à un notaire pour explorer des solutions adaptées.
Un enfant qui a aidé ses parents peut demander à ses frères et sœurs une compensation relative à l'obligation alimentaire, définie par l'article 205 du Code civil. Ceci implique que si un enfant a effectivement porté cette aide, il peut revendiquer le remboursement des frais non couverts par les autres héritiers.
Anticipation de la succession pour l’enfant aidant
Pour éviter les conflits, les parents peuvent anticiper leur succession, favorisant ainsi l'enfant qui les a menés dans leur quotidien. Un notaire peut guider dans cette démarche et envisager plusieurs options, comme une clause testamentaire attribuant une part d'héritage à l'enfant aidant.
Outra option comprend les donations de leur vivant, permettant à un enfant de recevoir une somme exonérée d'impôts. Les parents peuvent donner jusqu'à 100 000 € tous les 15 ans sans impôts sur la succession. De plus, les contrats d’assurances-vie peuvent être souscrits pour désigner l’enfant aidant comme bénéficiaire, offrant un cadre économique avantageux.
Indemnité compensatrice : une voie à explorer
En cas de succession, l'enfant aidant pourrait solliciter une indemnité, connue sous le nom de "créance d'assistance", pour ses contributions jugées supérieures à son obligation légale. Cette demande nécessite de démontrer trois éléments cruciaux :
- que son assistance a permis à ses parents de réaliser des économies,
- que son soutien a eu des répercussions financières sur sa propre situation,
- et que son aide a dépassé le cadre de son devoir familial.
Obtenir cette indemnité demande un dossier robuste, bien que son montant soit souvent inférieur à l’investissement réel de l’aidant. L'importance de la reconnaissance morale demeure, ainsi que la nécessité de clarifier les droits liés à cette situation.







