Un nuisible élégant aux conséquences dévastatrices
Apparence inoffensive, mais menace sérieuse. Le papillon Paysandisia archon, affectueusement appelé papillon du palmier, présente un aspect séduisant avec ses ailes brunes ornées d'orange et de noir. Bien qu'étonnant à regarder, cet insecte, originaire d'Amérique du Sud, a maintenant pris ses quartiers en France et peut causer des destructions massives dans vos jardins en un temps record.
Ce n'est pas l'adulte qui est problématique, mais ses larves. Invisibles à l'œil nu, les chenilles pénètrent dans le stipe des palmiers et s’attaquent à leur cœur, creusant des galeries profondes. Cela compromet les tissus conducteurs de sève, affaiblit la structure interne et peut entraîner un effondrement brusque de la tête du palmier. Malheureusement, cette phase larvaire peut se prolonger pendant plusieurs mois, rendant les dégâts indétectables jusqu'à ce qu'il soit trop tard.
Espèces vulnérables et régions touchées
Les palmiers les plus à risque incluent les espèces du genre Trachycarpus, Chamaerops, Phoenix (en particulier Phoenix canariensis) et Washingtonia. Ces variétés, très communes dans les jardins français, résistent plutôt bien aux saisons douces et aux sécheresses. Les régions du sud de la France, la façade atlantique, ainsi que le centre et l’ouest du pays sont particulièrement touchées. La propagation de ce papillon vers le nord tire profit du réchauffement climatique, et même les palmiers en pot ne sont pas à l'abri, surtout lorsqu'ils sont exposés à l'extérieur durant l'été.
Signes de présence et protections à adopter
Il est impératif d'effectuer des inspections régulières à partir de mi-avril. Voici quelques signes révélateurs d'une éventuelle infestation :
- Petits trous irréguliers dans le stipe, souvent accompagnés de sciure.
- Fibres éclatées, témoignant du passage des larves.
- Suintements brunâtres ou noirs à la base des palmes.
- Palmes centrales déformées ou qui se dessèchent, tandis que les feuilles extérieures restent vertes.
- Restes de cocons ou de mues larvaires au niveau des bases foliaires.
Il n'existe pas de solution miracle, mais une approche préventive combinant inspections fréquentes, choix judicieux de nouveaux plants et interventions ciblées peut considérablement limiter les dégâts. En cas d’infestation, un nettoyage mécanique et l'application de traitements biologiques, comme des nématodes, peuvent être envisagés. Des pièges à phéromones offrent également un excellent moyen de surveiller l’activité des adultes mâles et d'anticiper une éventuelle invasion.







