À une époque où la gastronomie aspire à être reconnue comme patrimoine mondial par l'Unesco, elle se libère des conventions traditionnelles et tisse des liens audacieux avec l'art contemporain, et vice versa.
Des débats entre gastronomie et art
Le sujet n'est pas étranger aux passionnés. Récemment, le Slick 2009, un événement parallèle à la Fiac, a organisé une discussion sur les relations entre ces deux mondes. Historiquement, la nourriture a toujours été une source d'inspiration artistique. Cependant, une nouvelle tendance émerge, où la nourriture dépasse son rôle de simple représentation. Elle est manipulée, détournée et devient un moyen de réflexion sur notre consumérisme actuel, signalant une évolution inévitable dans le domaine culinaire.
Un lieu d'expérimentation culinaire
En 2002, le premier événement du mouvement du fooding a eu lieu au Palais de Tokyo, un musée parisien d'art contemporain. Cet espace est aujourd'hui le théâtre d'une fusion entre cuisine et performance artistique à travers le projet "Art Home". Ce concept audacieux offre chaque jour à douze invités une expérience gastronomique unique dans un cadre élaboré par l'artiste Laurent Grasso, mettant en avant l'aspect éphémère de la gastronomie.
Des chefs en quête d'innovation
Les chefs contemporains comme Thierry Marx et Pierre Gagnaire collaborent de plus en plus avec des artistes et des designers pour créer une gastronomie qui dépasse les frontières de l'assiette. Gilles Stassart, directeur culinaire, souligne : "La cuisine ici se réinvente à chaque repas, les invités deviennent des éléments d'une performance artistique."
Ben Kinmont, un artiste américain, participe à cette évolution avec un projet consistant à créer des recettes inspirées des parcours de vie d'anciens artistes ayant changé de carrière, comme un chef qui propose une interprétation culinaire d'une transformation personnelle. Parallèlement, l'artiste Antoni Miralda illustre la surconsommation à travers des installations percutantes au Musée international des Arts modestes à Sète, rappelant les enjeux contemporains de notre consommation alimentaire.







